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croire : je vous affirme donc, monsieur, sur mon honneur, que je n’ai rien fait de mal.

— Rien de mal ? De mieux en mieux ! Quoi ? quand je vous trouve ici pendant la nuit ?

— Vous avez raison, cela est mal… À moins que…

— À moins que quoi, monsieur ? Je n’excepte rien. Suivez-moi, le temps du pardon est passé. »

Et ce disant, le maître d’étude conduisit Hardy par un obscur passage dans un endroit appelé le cabinet noir.

« C’est là, lui dit-il en le faisant entrer, que vous passerez la nuit. Je veux en savoir davantage, et, quoi qu’il arrive, je parviendrai bien à découvrir toute la vérité. »

Cette conversation fut entendue de tous les élèves ; mais aucun d’eux n’avait pu la suivre complétement, la plupart des paroles prononcées ne venant pas jusqu’à eux. Ce qu’ils savaient néanmoins, c’est que Hardy avait été enfermé dans le cabinet noir, que quelques-uns ne connaissaient pas et que d’autres connaissaient trop. Le matin, ils se réunirent tous et se regardèrent avec anxiété. Loveit et Tarlton étaient les plus tourmentés ; mais il y avait entre eux cette différence, que Tarlton ne se préoccupait que de lui seul, tandis que Loveit craignait en même temps pour tous ceux qui la veille avaient fait partie de