— Vraiment ! dit M. Pouvoir en prenant le morceau de viande entre ses mains.
— Prenez garde, monsieur, elle est empoisonnée.
— Empoisonnée ? et qu’en vouliez-vous faire ? Voyons, parlez. »
Hardy garda le silence.
« Voulez-vous me répondre ? »
Hardy continua de garder le silence.
« À genoux, monsieur, à genoux, et avouez tout. Dites-moi quels sont ceux de vos camarades qui étaient avec vous, ce que vous alliez faire, ce que vous avez fait. Allons, dites, dépêchez-vous ; c’est le seul moyen d’obtenir votre pardon.
— Monsieur, répondit Hardy, d’une voix tout à la fois ferme et respectueuse, je n’ai pas de pardon à demander. Je n’ai point d’aveu à faire. Je suis innocent ; mais, si je ne l’étais pas, je me laisserais punir et je ne dénoncerais pas mes camarades.
— Très-bien, monsieur, c’est très-bien. Voilà un procédé ingénieux, ma foi, je vous en félicite. Mais nous verrons ce que vous direz demain quand mon oncle le docteur sera ici.
— Je lui dirai ce que je viens de vous dire, répondit Hardy sans s’émouvoir. Depuis que je suis à la pension, ajouta-t-il, je n’ai jamais fait de mensonge, et je pense que vous voudrez bien me