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— Reste, répondit Tarlton, en prenant le bras de son camarade, reste ; tout ce que je t’ai dit n’était qu’un jeu.

— Laissez-moi, laissez-moi, vous êtes un mauvais sujet.

— Mais quand je te dis que je ne sais pas si cela peut faire du mal… Si tu crois qu’il y ait quelque danger…

— Oui, je le crois.

— Cependant Tom m’a assuré qu’il n’y en avait aucun ; il s’y connaît, Tom, puisqu’il est habitué à soigner les chiens.

— Je n’écoute et ne crois rien.

— Avant de te prononcer, tu devrais, ce me semble, consulter le garçon.

— Je n’ai pas besoin de cela, dit Loveit avec véhémence ; le chien, si vous lui donnez ce morceau de viande, éprouvera d’épouvantables souffrances. C’est ainsi qu’on a fait périr un chien qui appartenait à mon père. Pauvre animal ! comme il se débattait, comme il se tordait !

— Pauvre animal ! repéta Tarlton. Oh ! s’il en est ainsi, il ne faut pas lui donner cela. »

Il cherchait à donner le change à Loveit ; mais, dans le fond, il était bien décidé à mettre son projet à exécution.

Loveit retourna près de Hardy ; son esprit était si agité, sa figure était tellement bouleversée,