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À ces mots, chacun resta silencieux, regardant Tarlton avec anxiété. Loveit seul comprenait déjà qu’il irait plus loin qu’il ne le désirait, et il se dit en lui-même : « J’ai réellement bien mal fait de ne pas suivre le conseil de Hardy. »

Profitant de la confusion produite par ses premières paroles, Tarlton ajouta : « Il ne faut pas qu’il y ait d’espions parmi nous ; si quelqu’un craint d’être puni, qu’il décampe à l’instant. »

Loveit rougit et se mordit les lèvres. Il voulait s’en aller, mais il n’avait pas le courage de donner l’exemple. Il attendait donc que quelqu’un de ses camarades partît pour s’en aller avec lui ; mais personne n’ayant osé bouger, le pauvre Loveit resta.

« C’est bien, murmura Tarlton, prenant la main de chacun des assistants. Vous jurez sur votre honneur que vous viendrez avec moi. Aidez-moi, je vous aiderai. »

Chacun tendit sa main et fit la promesse exigée. Loveit fut le dernier ; il faisait semblant de s’occuper des boutons de son habit lorsque Tarlton lui frappa sur l’épaule et lui dit :

« Eh bien ! Loveit, voyons, fais le serment.

— C’est que je désirerais ne pas faire partie de cette expéditions.

— Comment !

— Non. Je crois que ce n’est pas bien. Et