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monde n’est pas un endroit convenable pour une explication.

— Tiens ! dit alors M. Éden, qui ouvrit la porte de sa chambre, voici un endroit où tu peux dire la vérité en tout temps et devant qui que ce soit.

— Du tout ; mon salon est à la disposition de M. Frédéric… Venez, mon ami. »

Frédéric ne l’écouta pas et suivit M. Éden.

— Ô monsieur, je vous en prie, pardonnez-moi.

— Te pardonner, mon garçon ! que m’as-tu donc fait ?

— Pardonnez-lui, mon frère, dit Mlle Berthe en souriant, sans demander quoi.

— Monsieur saura tout… tout ce qui me concerne, du moins. Oui, monsieur, je me suis déguisé dans ces habits. Je suis monté chez vous, pour vous, voir, sans être connu, et afin de pouvoir vous contrefaire. Quant au ramoneur, c’est un brave petit garçon, allez… Après vous avoir quitté, nous sommes descendus à la cuisine et j’ai voulu me mettre à singer vos manières pour faire rire M. Christophe et les autres domestiques. Alors le ramoneur s’est fâché ; il m’a dit que je devrais avoir honte de me moquer ainsi d’un homme qui m’avait sauvé la vie et qui venait encore de me donner de l’argent. Je lui répondis que s’il disait un mot de plus, je lui donnerais un soufflet. Il continua. Je lui portai le premier coup ; alors nous