Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/320

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’apercevait pas du déguisement, et offrait de parier que le second prendrait Frédéric pour son camarade. Ce fut en effet ce qui arriva. Il imita si bien la voix, le geste, la démarche que l’enfant ne se douta de rien.

Cette scène divertissait beaucoup Marianne ; mais elle tressaillit lorsqu’elle entendit la sonnette.

« C’est le sonnette de la dame d’en haut qui nous appelle, dit le petit ramoneur. Il faut monter tout de suite.

— Allez donc à vos affaires ; reprit Mlle Thérèse ; voici un schelling pour vous, mes petits. Je ne vous savais pas si pressés. Je ne veux pas vous retenir. Allez, allez vite. »

En disant ces mots, elle poussa Fréderic vers la porte. Celui-ci, surpris, se trouva dehors sans savoir comment, et la porte se referma sur lui.

Mlle Thérèse et Marianne attendaient son retour avec impatience.

« Je les entends, disait Marianne ; les voici qui descendent l’escalier. »

Elle écouta encore ; mais tout était silencieux.

Tout à coup il se fit un grand bruit de voix et de pas précipités dans l’hôtel.

« Miséricorde ! s’écria Mlle Thérèse, voilà, j’en suis sûre, nos parents qui reviennent de la campagne. »

Marianne ne fit qu’un saut vers la porte. Mlle Thé-