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une bonne scène. Mais le difficile, ce serait d’imiter, sa voix. On n’entend jamais parler ce vieux Éphraïm. Voyons, cherchez un moyen de le voir et de l’entendre. Je n’ai pas l’esprit inventif, moi. Il ne vous faudrait qu’une minute pour le copier.

— C’est facile, dit Frédéric. Je sais un admirable moyen pour le voir et pour l’entendre sans qu’il s’en doute ; mais je ne veux pas l’employer.

— Dites-le-moi, mon cher ami ; dites-le-moi, je vous en prie.

— Je veux bien. Seulement, il est entendu que je ne le mettrai pas à exécution.

— Bien bien ; voyons ce que c’est, et vous ferez comme il vous plaira. »

À ces mots, Frédéric imita la voix du petit ramoneur : c’était à s’y méprendre.

« Maintenant, ajouta-t-il, vous savez que le ramoneur est juste de ma taille. Le vieux quaker, si j’avais le visage noirci et si je changeais mes habits, ne pourrait certes pas me reconnaître.

— Quelle admirable invention ! C’est charmant, en vérité ; et il faut que cela se fasse. Je vous donne carte blanche. Je vais sonner et demander le petit ramoneur tout de suite.

— Non, non, madame, ne sonnez pas. Rappelez-vous nos conventions ; Je vous dis mon moyen, mais je ne l’exécute pas.