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testation et souvent l’égarement de la mode. De peur de se montrer ignorants, ils deviennent affectés, et, pour ne pas être considérés comme des enfants, ils agissent comme des sots. Mais ils comprennent cela facilement lorsqu’ils se trouvent avec des gens comme Mlle Tattle.

« Madame, reprit Frédéric, je ne voudrais pas être impoli. Mais… j’espère que vous m’excuserez si je ne viens pas prendre le thé avec vous demain matin. Mes parents ne connaissent pas lady Battersby, et peut-être que…

— Prenez garde, prenez garde ; dit Mlle Thérèse en riant de son embarras. Vous avez envie de me refuser et vous ne savez comment faire. Peu s’en est fallu que vous n’eussiez tout mis sur cette pauvre lady Battersby ; et pourtant, vous voyez bien qu’il est impossible à M. et Mme Montagne de trouver la moindre objection à ce que je vous fasse faire, chez moi, la connaissance d’une femme telle que lady Battersby. C’est une personne du premier mérite alliée aux Trotten du Lancashire, que madame votre mère connaît beaucoup. D’ailleurs, il n’y a personne aux eaux qui puisse procurer à votre sœur Sophie de meilleures connaissances lorsqu’elle ira au bal, ce qui arrivera un jour ou l’autre. Vous êtes trop bon frère pour que cela vous soit indifférent. Et puis, à vous parler franchement, vous lui tournez la tête.