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-moi du vin sucré et des macarons pour ma petite Marianne. »

Le laquais fut assez longtemps avant de remonter.

« Quelles nouvelles avez-vous ? lui dit Mlle Thérèse lorsqu’il revint.

— Madame, le petit camarade à la voix criarde a raconté en bas toute l’histoire. Il paraît que ces jours derniers les deux ramoneurs avaient été demandés dans une maison à l’entrée de la ville. Le plus grand était monté dans une cheminée, et, arrivé à la moitie de sa hauteur, comme elle était fort étroite, il se trouva pris dans le tuyau sans pouvoir avancer. Son petit compagnon essaya de le tirer de là, mais il n’en put venir à bout. Il perdit la tête et se mit à appeler au secours. Sur ces entrefaites, M. Éden, qui était sorti de grand matin pour aller prendre l’air de la campagne, vint à passer et entendit ces cris de détresse. Il comprit de quoi il s’agissait.

— Oh ! je suis sûre qu’il y a mis le temps, interrompit Mlle Thérèse. Car c’est bien l’homme le plus épais de corps et d’esprit qui se puisse rencontrer. Allons ! Christophe, continuez, je vous écoute.

— Je vous disais donc, madame, que ce vieux quaker comprit ce dont il s’agissait. Il monta dans l’appartement et retira non sans peine le petit ramoneur de la cheminée.