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amis ! dit-elle ; mais pourquoi donc Mlle Sophie ne vous a-t-elle pas suivis ? »

Marianne rougit en songeant qu’elle avait agi bien précipitamment. Mais elle cherchait à composer avec sa conscience en se disant que son père et sa mère leur avaient dit de faire ce qu’ils jugeraient convenable. Elle n’était pourtant pas tout à fait tranquille, et il ne fallut rien moins que tous les compliments de Mlle Thérèse avec la moitié de ses macarons pour remettre ses esprits dans leur état naturel.

« Allons, monsieur Frédéric, dit Mlle Tattle après le thé, vous avez promis de me faire rire, et vous savez que personne n’y réussit mieux que vous.

— Oh ! mon frère, dit Marianne, montre donc à Mlle Thérèse comment fait le docteur Carbuncle quand il est à table. Je ferai Mme Carbuncle. Cela divertira Mlle Tattle. Commençons.

Marianne. Voyons, mon ami, que vous servirai-je en commençant ?

Frédéric. Mon ami ! d’abord, tu sais bien que Mme Carbuncle n’appelle jamais ainsi son mari. Elle lui dit toujours : Docteur.

Marianne. Eh bien ! docteur, que voulez-vous, manger aujourd’hui ?

Frédéric. Ce que je veux manger, madame ?… Rien !… rien !… Je ne vois rien de mangeable, madame.