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— Je vais lui prêter mon arc, dit Benjamin.

— Non pas, non pas, c’est contre le règlement ; votre arc ne doit servir qu’à vous seul, vous ne pouvez pas le prêter. »

C’était le tour de Benjamin.

Son premier trait ne fut pas heureux, le second toucha au même endroit qu’Henri. »

« Vous n’avez plus qu’une flèche, » s’écria Sweepstakes tout rayonnant.

Benjamin, avant de lancer le trait décisif, examina son arc, et, au moment où il tirait sur la corde pour l’éprouver, elle se rompit. Sweepstakes battit des mains. Mais sa joie fut de courte durée. Il vit notre prévoyant héros tirer tranquillement de sa poche un excellent bout de ficelle.

« Elle est donc éternelle, cette ficelle ! s’écria Henri, qui reconnut celle du paquet.

— Oui, dit Benjamin en la fixant à son arc, je l’ai mise aujourd’hui dans ma poche, parce que j’avais pensé qu’elle pourrait m’être utile. »

Il tendit son arc pour la dernière fois. Le trait partit.

« Oh ! papa, s’écria Patty, c’est lui qui a touché le plus près, je le vois d’ici. »

Sweepstakes s’élança vers le but avec inquiétude.

Aucun doute n’était possible, Benjamin était victorieux. Le prix lui fut décerné.