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diant, lui remit immédiatement deux pences, en disant : « Je voudrais en donner davantage, mais je ne puis faire que cela. »

Henri sortit de chez le pâtissier tenant à la main son chapeau plein de gâteaux.

Le chien du marchand, assis devant la porte de son maître, regardait d’un œil de convoitise Henri qui était en train de manger un gâteau à la reine.

Celui-ci, toujours prodigue, jeta un gâteau tout entier au chien, qui n’en fit qu’une bouchée.

« Voilà pour deux sous de pâtisserie, » dit M. Gresham.

Henri offrit des gâteaux à son oncle et à son cousin ; mais ceux-ci le remercièrent, parce qu’ils n’avaient pas faim. Alors il se mit à manger comme un glouton, jusqu’à ce que, n’en pouvant plus, il s’écria : « Cette tartelette n’est pas bonne après le gâteau à la reine ; je n’en veux plus et il allait la jeter dans la rivière.

— Oh ! ne jette pas cette tartelette, dit Benjamin, tu seras peut-être content de la trouver dans un autre instant ; donne-la-moi plutôt.

— Je croyais que tu n’avais pas faim, dit Henri.

— Il est vrai que je n’ai pas faim maintenant, mais ce n’est pas une raison pour ne rien manger plus tard.

— Eh bien ! voici ce gâteau, prends-le ; il m’a rendu malade, je n’y tiens plus.