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autre sentiment, il refoula cette pensée dans son cœur, et se dirigea machinalement vers l’écurie. Il chercha toute la journée avec l’aide de son complice, à tranquilliser son esprit et à se distraire de ses remords par un bavardage incessant sur le combat de coqs qui avait lieu le lendemain.

Pendant ce temps-là, Jean, revenu de l’église, s’occupa à faire des préparatifs pour la réception de sa maîtresse, réception dont il avait informé sa mère. Mme Preston s’occupait de sa cuisine et de son petit salon, pendant que Jean cueillait les fraises.

« Comme tu es content aujourd’hui ! disait la mère, au moment où Jean apportait les fraises et dansait dans le salon ; c’est cependant demain le jour de la foire où Pied-Léger doit être vendu. J’ai prié le fermier Truck de venir ce soir ; je pense qu’il ne manquera pas, et je désire que tu sois là, Jean.

— J’y serai, » répondit l’enfant, qui avait peine à garder son secret, et roulait son chapeau entre ses mains.

Sur ces entrefaites, une voiture passa sous la croisée et s’arrêta devant la porte. Jean s’empressa d’ouvrir, et sa maîtresse entra aussitôt, faisant compliment à la dame Preston sur la propreté de sa maison.

On frappa de nouveau à la porte.