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la tête, que la paresse est la mère de tous les vices.

« Laurent, s’écria Jean en le voyant étendu sur le gazon, es-tu endormi ?

— Pas encore.

— Que fais-tu là ?

— Rien.

— À quoi penses-tu ?

— À rien.

— Que cherches-tu là ?

— Je ne sais pas. Je ne trouve personne pour jouer avec moi aujourd’hui. Veux-tu venir jouer ?

— Non, je ne puis. J’ai affaire.

— Tu as quelque chose à faire ? dit Laurent en s’étirant. Tu as toujours quelque chose à faire : je ne voudrais pas être à ta place pour tout au monde.

— Et moi, dit Jean en riant, je ne voudrais pas pour tout au monde n’avoir rien à faire. »

Et ils se séparèrent, car l’ouvrier venait d’appeler Jean. Il le conduisit chez lui, lui montra une certaine quantité de pierres qu’il avait ramassées pour les vendre, mais qu’il n’avait pas eu le temps de trier. Il se mit aussitôt à l’œuvre ; il choisit celles qu’il jugea les plus belles, les plaça dans un panier et les donna à Jean à condition qu’il lui rapporterait la moitié du produit de la vente.

Jean, content d’être employé, se déclara disposé