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n’attendra pas encore, et si nous ne pourrons pas arriver ainsi à payer le tout en même temps ; mais comment faire pour gagner le premier sou ? Là est la question. »

Il se souvint alors qu’un jour il était allé à Clifton pour vendre des fleurs et qu’il avait vu une vieille femme qui avait devant elle une table sur laquelle était placée une quantité considérable de pierres brillantes. Les passants s’arrêtaient à les regarder ; beaucoup d’entre eux en achetaient, celui-ci pour un sou, celui-là pour deux, un autre pour six. Il avait entendu dire également que ces pierres se trouvaient dans un rocher voisin, et il pensa qu’il pourrait bien en aller chercher, lui aussi, et les vendre.

Dès le matin, il se réveilla tout plein de ces projets. Il se lève, s’habille et, donnant un dernier coup d’œil au pauvre Pied-Léger dans son étable, il part pour Clifton à la recherche de la vieille femme. Il était trop matin ; elle n’était pas encore à son poste. Il s’en retourna désappointé ; mais il ne perdit pas son temps : il sella et brida Pied-Léger et se rendit à la ferme de Truck pour chercher les fraises géantes. Il employa une grande partie de la matinée à les planter, et des qu’il eut fini, il s’en retourna à Clifton où, à sa grande joie, il trouva la vieille femme assise avec sa table devant elle. La vieille femme était sourde