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et la saveur en est particulièrement agréable. À Jersey et à Guernesey, situés à un degré à peine plus au sud que la Cornouaille, les légumes et les fruits de toute espèce mûrissent quinze jours ou trois semaines plus tôt qu’en Angleterre, même sur les côtes méridionales, et l’on y voit rarement la neige séjourner plus de vingt-quatre heures sur le sol. Quoique ceci semble devoir être attribué à l’influence de l’atmosphère humide et salée dont ces îles sont environnées, l’emploi comme engrais de cendres d’herbes marines doit y être aussi pour quelque chose. »

— Ah ! fit Arthur, voici quelques lignes écrites au crayon, sur une feuille de papier, elles sont de la main de Maurice, je vais vous les lire :

« Lorsque je lus dans ce livre ce qu’on y dit des fraises, qui deviennent aussi grosses que des abricots quand les fraisiers ont été couverts d’herbes marines, je pensai que peut-être des cendres de ces herbes seraient bonnes pour les framboisiers de mon père, et je lui demandai la permission d’en faire un essai. Il me l’accorda, et j’allai immédiatement ramasser des plantes marines qui avaient été jetées sur le rivage ; je les fis sécher, puis brûler, et je me servis des cendres pour fumer le terrain où se trouvaient les framboisiers. L’année suivante les framboises attei-