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Le billet contenait ces mots :

« Cher monsieur Oakly,

« J’ignore pourquoi vous nous cherchez querelle, et j’en suis désolé. Mais quoique vous ayez de la colère contre moi, je n’en éprouve point contre vous. J’espère que vous ne refuserez pas quelques plants de mes framboisiers Brobdignac, que vous aviez demandés il y a déjà longtemps, quand nous étions bons amis. Ce n’était pas alors la saison de les planter, c’est pourquoi je ne vous les ai pas envoyés ; mais cette saison est venue, et je vous les adresse aujourd’hui en même temps que le livre où vous verrez pourquoi nous mettons des cendres d’herbes marines aux racines de nos framboisiers ; je me suis procuré de ces cendres pour vous. Vous les trouverez dans le pot à fleurs, sur la muraille. Nous ne nous sommes pas parlé, Arthur et moi, depuis que vous l’avez défendu. Dans l’espoir que vos framboisiers viendront aussi bien que les nôtres, et que nous serons encore unis un jour, je suis avec une sincère affection, pour Arthur et pour vous.

« Le fils de votre voisin,
« Maurice Grant.

« P. S. Voilà déjà quatre mois que la querelle