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n’entendait pas bien l’écossais de sa maîtresse, et qui à son tour n’avait pu se faire comprendre de Mme Oakly. L’attention de cette dame était d’ailleurs distraite par la surveillance de son cheval piaffant à la grille, sur lequel elle avait hâte de remonter pour se rendre au marché.

Une fois bien résolu à détester son voisin, M. Oakly ne pouvait pas rester longtemps sans trouver quelque nouveau motif de plainte contre lui. Il y avait dans le jardin de Grant un prunier planté tout près de la muraille. Le sol ou croissait cet arbre ne se trouvait pas tout à fait aussi bon que celui du côté opposé du mur. Le prunier s’était fait un passage à travers les pierres et avait pris peu à peu possession du terrain qui lui était le plus favorable. M. Oakly prétendit que ce prunier, appartenant à son voisin, il n’avait pas le droit de faire irruption dans sa propriété. Un procureur lui affirme qu’il pourrait obliger Grant à le couper. Mais Grant ayant refusé, le procureur conseilla à Oakly d’intenter un procès. Oakly suivit ce conseil. Le procès traîna pendant plusieurs mois. Au bout de ce temps, le procureur vint demander à Oakly de l’argent pour poursuivre, lui affirmant que dans peu de temps sa cause serait gagnée.

M. Oakly paya dix guinées à l’homme de loi en lui faisant observer que c’était pour lui une