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quet de graines de dessus le comptoir, pendant que le marchand se baissait afin de prendre du fil pour les attacher.

Malheureusement, les graines n’étaient pas parfaitement enveloppées. Le papier s’ouvrit, et tout roula sur le plancher.

L’étranger se mit à jurer ; mais Maurice sans manifester la moindre humeur, s’occupa tranquillement de ramasser ses graines. Pendant ce temps notre homme se faisait servir et il expliquait ce qu’il lui fallait, quand un matelot entra dans la boutique :

« Capitaine, dit-il, le vent vient de changer ; on dirait que nous allons avoir du mauvais temps.

— Eh bien ! tant mieux, je suis enchanté de rester un jour de plus à terre, j’ai assez de besogne sur les bras. »

À ces mots, il se dirigea vers la porte. Maurice en ce moment était agenouillé sur le plancher et ramassait ses graines éparses. Il s’aperçut que le pied du capitaine se trouvait embarrassé dans un bout de ficelle qui tenait à la tablette sur laquelle était posé le vase de porcelaine. Un pas de plus, et le capitaine allait faire tomber le vase. Maurice saisit l’ètranger par la jambe et s’écria :

« Ne bougez pas, vous allez briser le vase. »