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lui montrer un tiroir rempli de médailles qu’il avait achetées à un haut prix. Les deux jeunes filles reconnurent aussitôt les médailles trouvées par les orphelins au château de Rossmore. Elles racontèrent alors l’histoire de ces médailles, et le riche personnage fit appeler le brocanteur qui les lui avait vendues. Il refusa d’abord de dire d’où il les tenait, prétextant qu’il avait promis le secret, puis il dit les tenir d’un individu qui avait quitté l’Irlande. Enfin, sur la menace qu’on lui fit de l’accuser lui-même de recel, il avoua la vérité ; mais ses renseignements étaient insuffisants, car il ne connaissait pas le nom de la personne qui les lui savait vendues.

M. Hopkins était alors à Dublin. Le brocanteur fut conduit dans le comptoir de la banque, ou le père de Caroline savait que le régisseur devait se rendre. M. Hopkins arriva en effet, et il fut reconnu, de sorte que l’on put constater l’innocence des orphelins et l’infidélité du régisseur. »

On écrivit aussitôt au propriétaire, M. Harvey, qui, par le retour de la poste, révoqua son mandataire, et remercia les orphelins de leur honnêteté. Il voulut récompenser la petite famille, et donna des ordres pour qu’elle fût logée dans une de ses maisons, sans avoir de loyer à payer. Il s’en rapporta pour tout cela aux soins de Caroline, et d’Isabelle.