Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je ne savais pas encore tout à l’heure que c’était moi, je vous assure, car je vous l’aurais avoué tout d’abord… Ne lui coupez pas le cou, je vous en prie, ajouta-t-il en se tournant vers le charpentier, qui tenait en ce moment le pigeon blanc dans ses mains.

— Non, dit M. Somerville, on ne coupera pas la tête du pigeon, ni la tienne, mon bon petit garçon, pour avoir cassé les vitres. Je suis convaincu rien qu’à voir ta figure ouverte et honnête, que tu m’as dit la vérité. Mais cependant explique-nous cela ; car tu n’as pas éclairci l’affaire. Comment as-tu cassé mes vitres sans le savoir ? Comment es-tu arrivé à le découvrir ?

— Monsieur, dit le petit garçon, si vous voulez monter avec moi, je vous montrerai tout ce que je sais et comment je l’ai appris. »

M. Somerville le suivit dans le grenier. L’enfant se dirigea vers un carreau de vitre brisé, qui appartenait à une petite fenêtre donnant sur une vaste pièce de terre située devant la maison. C’était là que les enfants du village avaient l’habitude de jouer.

« C’est là que nous étions à jouer à la balle, hier soir, continua le petit garçon en s’adressant à M. Somerville. Un de mes camarades me défia d’atteindre une marque sur le mur, ce que je fis aussitôt ; mais il prétendit que je n’avais pas tou-