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chaise de M. Nelson. Voici le postillon qui peut vous le dire. C’était mon maître qui lisait et qui vous a donné cet argent par mégarde. Il est couché maintenant. Il est fatigué et ne peut vous voir lui-même ; il désire que vous me remettiez la guinée. »

Paul était trop honnête pour supposer qu’un homme fût capable de faire un mensonge. Il tira donc la guinée de sa poche et la remit dans les mains du domestique.

« Il y a douze sous pour vous, mes petits, dit celui-ci. Bonsoir, enfants. » Et il les poussa dehors ; mais la marchande de paniers de paille leur dit tout bas à l’oreille :

« Attendez dans la rue jusqu’à ce que je vous rejoigne.

— Madame l’hôtesse, dit le domestique à la femme de l’aubergiste, qui sortait d’une chambre où il y avait plusieurs personnes à table ; madame l’hôtesse, m’avez-vous fait rôtir des alouettes pour mon souper, je vous prie ? Les alouettes de ce pays sont renommées, et je me fais une règle de manger ce qu’il y a de meilleur partout où je passe. Garçon, donnez-moi une bouteille de vin clairet. Avez-vous entendu ?

— Des alouettes et du vin clairet pour souper ? » se dit la marchande de petits paniers en le regardant de la tête aux pieds. Le postillon attendait