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Il y avait là une femme au maintien modeste, d’une mise décente, qui attendait avec deux grandes hottes à ses côtés. L’une de ces hottes embarrassait un peu le seuil de la porte. Un homme venant du dehors se heurta contre cet obstacle, et, impatienté de se trouver arrêté, il chavira la hotte et son contenu d’un grand coup de bâton. De jolis chapeaux de paille, des boîtes, des pantoufles, de petits paniers, tout fut renversé sur la terre humide et boueuse.

« Ah ! tout va être foulé aux pieds, sali, gâté, s’écria la femme à qui appartenaient ces objets.

— Nous allons vous aider à les ramasser si vous voulez, » dirent les enfants ; et ils se mirent aussitôt à lui prêter assistance.

Quand tout fut replacé dans la hotte, Paul et Annette exprimèrent leur vif désir de savoir comment on faisait de si jolis objets avec de la paille. La femme n’eut pas le temps de leur répondre avant l’arrivée du postillon. Celui ci revenait du salon avec un domestique qui appela Paul et lui dit :

« Ainsi, mon petit garçon, je t’ai donné une guinée pour un sou ? Et l’on me dit que tu es venu me la rapporter. C’est bien. Rends-la-moi.

— Non, mon frère, dit Annette. Ce n’est pas là le monsieur qui lisait.

— Comment, petite ? Je suis venu dans la