Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Oh ! ma chère et tendre mère, interrompit Hélène en se jetant à ses pieds, ne me séparez point de vous : tout ce que je desire est de ne point vous quitter. Je serai mille fois plus inquiète en étant loin de ma mère.

Cédant aux prières de sa fille, lady Delacour consentit à l’emmener à Twickenham ; le reste du jour fut employé aux préparatifs du départ. La perfide servante fut renvoyée ; Mariette seule suivit sa maîtresse. Lord Delacour resta à la ville, afin de n’exciter, en aucune façon, la curiosité du public. Naturellement bon et sensible, il avait été touché par la tendresse que sa femme lui avait montrée. Son agitation fut extrême durant toute cette journée qu’il pensait pouvoir être la dernière qu’il passait avec sa femme. Lady Delacour, au contraire, fut calme ; son courage semblait s’accroître avec le besoin qu’elle pouvait en avoir.