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mirateurs ; et d’ailleurs, elle était peut-être un peu jalouse de l’empire que lady Anne avait acquis sur l’esprit de Bélinde. Pour rendre justice à lady Delacour, il faut dire qu’elle prit dans sa lettre le plus grand soin de ne pas compromettre son amie. Elle écrivit à Clarence avec cet art qu’elle possédait si bien. Elle commençait par railler M. Hervey sur son génie mélancolique, et lui prescrivait, comme un remède sûr pour les maladies imaginaires, le bonheur de la vie domestique, qu’il peignait avec tant d’énergie.

« Précepte commence, exemple achève, disait-elle ; vous ne me verrez jamais être la femme comme il y en a peu, jusqu’à ce que vous soyez le bon mari. Bélinde est revenue d’Oakly-Park aussi fraîche, aussi jolie, aussi gaie que jamais. On voit que son cœur et sa tête sont bien remplis. M. Percival et lady Anne se sont emparés de la