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les soins de M. Vincent, et qu’elle avait même fini par croire qu’il était dangereux de se livrer à l’espoir d’un bonheur imaginaire, impossible à réaliser, et qu’il valait mieux se consoler d’un amour malheureux par une amitié vraie et tendre.

Les souvenirs que miss Portman réveillait dans le cœur de lady Delacour la firent soupirer amèrement : elle pria Bélinde de la laisser seule. Celle-ci la quitta, et se retira chez elle pour lire les lettres de Clarence Hervey. Elles lui donnèrent encore une plus haute opinion, non-seulement de son esprit, mais même de ses principes. Elle vit qu’il avait employé tout son esprit, toute son adresse, à ramener lady Delacour aux sentimens qui devaient la rendre heureuse, et qui devaient exciter l’admiration, et lui mériter l’estime de tous les gens vertueux. Elle y découvrit avec plaisir que Clarence, loin de profiter pour son propre