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elle passa du scepticisme outré à une crédulité aveugle. Sa dévotion n’était point réfléchie ; elle n’en éprouvait l’influence que lorsque l’effet de l’opium était fini.

Lorsqu’elle était remontée par son opium, elle était étonnée et honteuse même des frayeurs que sa faiblesse lui avait inspirées. Elle résolut de cacher ce qu’elle appelait sa pusillanimité. La connaissance qu’elle devait avoir du cœur de miss Portman aurait dû la mettre à l’abri de la crainte du blâme et de ses plaisanteries ; mais lady Delacour était gouvernée par l’orgueil, le sentiment, le caprice, l’enthousiasme, la passion ; — enfin, par tout ce qui n’était pas raison.

Lorsqu’elle sortit de cet assoupissement elle sonna Mariette, et demanda miss Portman. Elle fut émue quand Mariette lui dit que Bélinde était restée dans le cabinet de toilette et qu’elle lisait.