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de l’amour : loin de nous en plaindre, nous devons nous en réjouir aujourd’hui, puisque cela nous sauve des chagrins inutiles. Cela m’épargne le tourment de combattre une passion qui aurait été fatale à mon bonheur, et cela diminuera vos regrets de notre séparation.

« Je vous connais assez pour ne pas vous redemander la parole que je vous avais donnée. Je suis obligée d’avouer que cette union, qui me paraissait, il y a quelques jours, si desirable, ne peut plus faire le bonheur de ma vie. Votre dangereuse passion pour le plus dangereux des amusemens vient renverser toutes les idées de félicité que je m’étais formées. Je me réjouis, et pour vous et pour moi, que vous ayez conservé votre fortune ; ma conduite ne pourra pas être accusée d’être la conséquence d’un sordide intérêt. J’avoue que je croyais avoir mérité votre confiance ; et je me figurais que vous n’aviez ni le pouvoir, ni la pos-