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doute vous n’êtes pas ruiné entièrement ? Je saurai me faire des privations : je pense comme Johnson que le malheur est de desirer ce qui n’est point nécessaire au bonheur.

M. Vincent, ravi, exprima son admiration et sa reconnaissance.

Vos louanges, loin de me plaire, m’offensent, lui dit Bélinde : êtes-vous surpris que j’aie agi comme vous auriez fait à ma place ? Pourriez-vous croire que je vous abandonnasse dans votre malheur ? C’est assez de voir votre confiance trahie une fois, celle en qui vous avez placé votre bonheur ne vous trahira pas, lui dit Bélinde avec sensibilité. Rassurez-vous donc, continua-t-elle, et expliquez-moi ce qui vous est arrivé.

Généreuse, charmante, adorable Bélinde ! ma fortune n’est point perdue : vous le savez, la ruse est permise en amour ; tout ceci n’était qu’un