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cent d’une voix émue. Il allait tout dévoiler à Bélinde ; mais, tout-à-coup changeant d’idée, il commença à défendre sa conduite avec mistriss Luttridge.

Je ne vous ai point interrompu, lui répondit Bélinde ; je n’avais point besoin de vos excuses ; je n’ai pas oublié votre conduite avec moi lorsque vous reçûtes cette lettre anonyme. En disant ces mots, elle lui donna la main de l’air le plus tendre ; il la pressa contre ses lèvres, en s’écriant : Pourrais-je abuser de la confiance que vous avez en moi ?

Je me confie, avec plus de plaisir, dit Bélinde, en ceux qui non seulement n’ont pas le pouvoir, mais n’ont pas la possibilité de me tromper ; mais, observant l’excessive agitation de M. Vincent, sa gaieté l’abandonna.

Vous n’êtes pas bien ; qu’avez-vous donc ? s’écria Bélinde. Vous est-il arrivé quelque malheur ? Ne persistez pas dans ce pénible silence ; parlez-moi comme