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yeux, lorsqu’il vit que son maintien froid et réservé était loin d’être causé par un défaut de sensibilité. La pensée qu’elle était occupée d’une autre personne lui parut aussi plus supportable que l’idée qu’elle pût être indifférente. Transporté par son amour, il ne pouvait se résoudre à quitter sa maîtresse, et il fallait une lettre de mistriss Luttridge pour l’arracher de Twickenham. Cette femme adroite profita même de son absence ; elle lui représenta que lady Delacour ayant les nerfs en très-mauvais état, il serait plus prudent de ne pas lui mener son énorme Tomy, et qu’il pouvait être dangereux pour Hélène. M. Vincent céda à d’aussi bonnes raisons, et le gros chien fut remis aux soins de la touchante Annabella. Tomy devint un très-utile auxiliaire pour les ennemis de son maître. M. Vincent, qui l’aimait extrêmement, allait le voir tous les jours : on jouait tous les soirs, ou pour mieux dire toutes les