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bilité, et mistriss Luttridge joua son rôle à merveille en blâmant sa nièce, et en lui souhaitant le calme philosophique de miss Portman.

Comme M. Vincent était sur le chemin de Londres, il réfléchit sur ces derniers mots, et il ne put s’empêcher de penser que si Bélinde était moins parfaite, elle serait plus aimable. Il craignait qu’elle ne partageât jamais la vivacité de sa passion, et que, pour son bonheur, elle ne fût pas assez tendre.

À peine l’eut-il revue qu’il oublia toutes ses idées mélancoliques. La noblesse, la franchise et la bonté qu’elle lui témoigna le même soir qu’il lui remit la lettre, le touchèrent autant qu’elles le charmèrent. Bélinde lui ouvrit son cœur, et ne lui cacha pas son premier attachement pour M. Hervey. Cet aveu causa la plus violente jalousie à M. Vincent. Son amour-propre fut piqué ; cependant miss Portman parut encore plus intéressante à ses