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la femme qu’il aimait le plus, aux dépens du sien propre. Il résolut donc de sauver son rival, et d’en faire son ami malgré l’éloignement que M. Vincent paraissait avoir pour lui.

Plein de ces généreux sentimens, il attendit avec impatience le moment de se présenter chez mistriss Luttridge ; il arriva de si bonne heure, qu’il trouva la salle de billard vide ; la compagnie était encore à dîner. Les domestiques arrangeaient les tables de jeu et allumaient dans le salon. Il ne voulut point qu’on l’annonçât, et, heureusement pour son projet, mistriss Luttridge fut retenue au dessert par les toasts de Madère que lui présenta lady Newland, ce qui donna à Clarence les moyens d’exécuter son dessein. D’après les doutes que lui avait témoignés lord Delacour sur la loyauté des Luttridge, il cherchait à découvrir s’il n’y avait pas quelque chose d’extraordinaire aux tables de jeu. Il trouva