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ginie en se jetant sur un sopha, dans une extrême confusion.

Pourquoi vous plaisez-vous à la troubler ainsi, mistriss Ormond, dit M. Hervey ? Il jeta sur Virginie un regard si tendre, que mistriss Ormond ne se repentit pas d’avoir causé ce moment d’embarras.

— Ne croyez jamais que nous puissions soupçonner l’aimable et noble franchise de ma chère Virginie.

— Oh ! non, je n’ai pas cette crainte ; je vous connais trop bien pour avoir cette idée de vous. — Il est des sentimens qu’il faut taire ; — mais ce que je ne dois ni ne puis cacher, c’est que vous ne serez jamais malheureux par ma faute. — Ne pensez pas tant à mon bonheur, ajouta-t-elle avec un sourire forcé, je suis et je serai heureuse. — Ne me cachez seulement aucun de vos vœux et de vos sentimens, et je dirigerai les miens d’après les vôtres.