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donner des idées assez justes du monde.

Elle y trouvera, me disais-je, de quoi ouvrir ses dispositions naturelles à tout ce qui est honnête et bon, et de quoi enflammer son enthousiasme pour tout ce qui est grand, élevé, généreux. Elle dévorait ces ouvrages d’imagination ; et mistriss Ormond, soupçonnant qu’ils lui exaltaient trop la tête, trouvait commode de nourrir ainsi sans effort l’activité de sa pupille, et de remplir les vides que laissait dans leur vie l’absence des intérêts ordinaires de la société.

Un soir, la jeune personne trouva sur la cheminée de mistriss Ormond Paul et Virginie. Sa curiosité fut vivement excitée : elle savait que je l’avais fait peindre dans le costume de la Virginie de Saint-Pierre ; que je l’avais nommée d’après cette héroïne : c’en était bien assez pour qu’elle desirât ardemment de le lire. Mistriss Ormond fut embarrassée ; ce charmant ouvrage n’était pas sur le