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Virginie. La tâche était d’autant plus difficile que la solitude dans laquelle cette enfant avait vécu et vivait encore était plus parfaite, sans autre objet d’affection que son bienfaiteur, qu’elle voyait rarement, et son institutrice qu’elle voyait sans cesse ; privée de toute occasion d’observer, d’exercer ses organes et ses facultés à recevoir et à comparer les impressions. L’esprit de Virginie passait de l’indolence absolue à des projets enchanteurs de félicité. Elle n’avait rien appris que par les livres ; elle les regardait comme la source de toute instruction, et l’aliment le plus agréable à la curiosité. Elle était passionnée pour la lecture ; sa grand mère avait été très-sévère sur ce point.

Tout en prescrivant à mistriss Ormond un choix scrupuleux parmi les romans, je n’avais pas prétendu en interdire la lecture à Virginie. Les bons romans me semblaient propres à lui