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compagne de ma vie ; je ne voyais pas encore clairement comment Virginie pouvait être autre chose que mon élève, mon enfant adoptif. Bélinde avait un esprit actif et orné, un goût exquis, un jugement sûr, un cœur sensible et une tête froide. Virginie était indolente : elle n’avait qu’un petit nombre d’idées, et ne cherchait point à les étendre. Son ignorance du monde était si complète, que l’apprentissage qu’elle aurait à en faire serait nécessairement accompagné d’inconvéniens et de quelques dangers. Je me plaisais à me confier en l’innocence de Virginie ; mais la prudence de Bélinde me promettait plus de sécurité : Virginie avait l’instinct de ce qui est bien, les vertus de Bélinde étaient le fruit du sentiment et de la raison.

Mistriss Ormond, avec tout son bon sens et ses bonnes intentions, n’avait pas les moyens nécessaires pour diriger l’imagination et l’ardente sensibilité de