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Quant à mistriss Ormond, elle en était convaincue ; mes doutes revenaient sans cesse, et elle avait à cœur de me convaincre. Elle chercha donc à la sonder ; et un jour, pendant qu’elle donnait à manger à son chardonneret, mistriss Ormond lui dit :

Virginie, je suis sûre qu’il n’y a rien au monde que vous aimiez autant que ce petit oiseau.

Ah ! répondit Virginie en souriant, comment pouvez-vous croire cela ?

— Au moins, vous l’aimez mieux que moi, que M. Hervey ? je gage.

— Quelle idée ! vous me croyez assez ingrate pour préférer un petit oiseau à mon bienfaiteur ? Le chardonneret se mit à chanter et à sauter sur l’épaule de Virginie. Mon cher petit chardonneret, continua-t-elle, vous êtes bien gentil, bien aimable ; mais si M. Hervey me disait un mot, j’ouvrirais la fenêtre, et je vous donnerais la liberté. Peut-être