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devez desirer, je pense, ajouta-t-elle, que votre femme sache au moins ce que tout le monde sait.

Oh ! quant à cela, je m’en passerai fort bien, repris-je.

Mais enfin, dit-elle, vous voulez que votre femme sache écrire ?

— Oui.

— Eh bien, il n’y a que deux mois qu’elle est entre mes mains ; je n’y ai pas épargné ma peine ; mais je vous assure que ce n’est point une chose facile que d’apprendre à écrire à cet âge. Vous m’avez défendu de lui parler de l’avenir, sans quoi je saurais bien un moyen d’exciter son émulation : je lui dirais qu’elle ne recevra point de lettres de vous qu’elle ne soit en état d’y répondre ; mais ce serait une bien grande imprudence, soit par rapport à elle, soit par rapport à vous-même ; parce que, si vous changiez d’avis avant qu’elle fût en âge d’être votre femme, vous ne