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donné, pour les beautés de la nature, un goût passionné. Toutes les fois que je lui montrais des tableaux ou des dessins, ses observations indiquaient ce tact naturel qui semble si précieux à ceux qui ont un goût sûr et bien exercé. Tout ce que Virginie possédait d’aimable et d’estimable avait encore pour moi plus de charmes : j’avais su découvrir ces précieux trésors de la nature ; j’étais parvenu à développer des qualités charmantes. Ses affections, n’ayant d’autre objet que moi et son institutrice, semblaient d’autant plus fortes qu’elles étaient plus concentrées. La familiarité, l’abandon même de ses manières, devaient exciter dans mon ame les sentimens les plus purs et les plus généreux, en même temps qu’ils redoublaient mon attachement. Je la traitais avec la réserve la plus délicate : le serment que j’avais fait était toujours présent à ma pensée, et je sentais avec quelque orgueil que, n’eussé-