Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/251

Cette page a été validée par deux contributeurs.

puis elle me dit, d’une voix émue :

— Oui, certainement, si vous y habitiez avec moi.

— Chaque jour je croyais découvrir en elle des sentimens analogues à cette réponse ingénue ; et chaque jour aussi je lui trouvais des qualités et des talens nouveaux. Je me plaisais à la comparer aux élèves de l’affectation et de l’artifice, dont j’avais été si long-temps entouré, et je m’exerçais à éprouver la rectitude naturelle de son jugement et de sa naïve simplicité. Je lui présentai un jour des boucles d’oreilles de diamans à côté d’une rose, en lui demandant lequel elle préférait ; elle prit la rose, qu’elle mit sur son sein, en disant :

— Ah ! quelle charmante odeur ! elle me rappelle notre heureuse cabane. — Regardant ensuite les diamans, elle dit :

— Comme cela brille ! À quoi cela sert-il ? — Ensuite examinant la monture, elle