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puis les hommes, c’était bien autre chose ! Jamais cette enfant n’a parlé à un homme : jamais la vieille n’a laissé entrer un homme dans son habitation. Je me suis souvent moquée d’elle, moi ; je lui disais : Ne faut-il pas qu’elle apprenne à parler aux hommes ? Un jour viendra qu’elle sera plus facile à séduire, parce que vous ne lui parlez jamais de séduction. Tout était inutile : elle n’entendait pas raison sur ce point. Je ne faisais que la tourmenter ; je n’en parlai plus.

On a raison de dire qu’il ne faut pas parler mal des morts : aussi ne voudrais-je pas dire contre cette pauvre femme des choses qui fissent tort à sa mémoire ; mais, pour des bizarreries, elle en avait de tout-à-fait singulières. Un jour elle se mit dans une colère épouvantable, parce que Rachel avait trouvé le portrait d’un homme : comme si un portrait pouvait faire du mal à quelqu’un : c’était celui