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cette maison isolée dans la forêt, et elle vivait du produit de ses ruches, et en faisant de l’eau de rose. Elle s’est toujours refusée à mettre Rachel dans une pension, disant qu’il ne fallait pas qu’elle fût élevée au-dessus de ses moyens, ce qui avait été la perte de sa fille. Elle n’a pas voulu non plus que Rachel apprît à écrire : et je trouve qu’elle n’avait pas tant de tort ; car toutes ces écritures ne font souvent que mettre l’amour dans la tête des jeunes filles. Eh bien, malgré cela, cette enfant a appris à lire, et elle aime beaucoup les livres. C’était un tourment pour la pauvre grand’mère, parce qu’elle avait toujours peur qu’elle ne lût quelque chose qu’il n’eût pas fallu lire. Un jour je me souviens qu’elle fut dans une inquiétude terrible, parce que j’avais apporté je ne sais quoi, qui était dans un papier public : la défunte le jeta au feu avec précipitation, quand elle eut apperçu ce qu’il y avait sur ce papier. Et