Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/243

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ah ! oui, l’honneur ! l’honneur ! c’est le mot que répétait celui qui a trahi sa mère ; et qui l’a laissée mourir dans l’abandon.

L’émotion était trop violente pour ses forces ; elle retomba épuisée, et ne prononça pas une seule parole. Une heure après, elle expira dans les bras de sa petite fille. La malheureuse orpheline ne pouvait se persuader que sa grand’mère eût cessé de vivre ; elle nous faisait signe, au chirurgien et à moi, de garder le silence, afin de l’entendre respirer. Elle baisait ses lèvres glacées, ses joues flétries, ses paupières que la mort avait fermées pour jamais ; puis elle s’efforçait de la réchauffer. Enfin les signes de la mort devinrent trop évidens pour lui laisser le moindre doute ; elle se jeta à genoux, et s’écria :

Elle est donc morte sans me donner sa bénédiction ! je ne l’entendrai plus bénir son enfant chéri !