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naissance ; nous avons vécu ensemble dans cette chaumière, séparée du reste du monde ; vous êtes le seul homme qu’elle ait jamais vu ; c’est l’innocence même que ma Rachel. Oh ! monsieur, si vous voulez obtenir la miséricorde de Dieu quand vous serez comme moi au lit de la mort, épargnez l’innocence de cette enfant ! ne venez pas la chercher quand je serai morte. Promettez-moi que vous ne causerez pas la ruine de mon enfant ; et je pourrai mourir en paix.

Je fus profondément touché ; je fis la promesse qu’elle me demandait, et je la confirmai, à sa prière, par un serment solennel.

À présent, je suis tranquille, dit-elle, tout-à-fait tranquille ; Dieu vous bénisse, pour le bien que vous m’avez fait ! Il y a, ici près, une mistriss Smith, la femme d’un bon fermier qui nous connaît bien ; elle aura soin de pourvoir à ma sépulture ; et m’a promis de se charger de ma fille,