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cent. Juba, dans quelques couplets, chanta sa gratitude et son amour. Bélinde entendit avec plaisir et étonnement son nom uni à celui de monsieur Vincent.

Lady Anne demanda les couplets de Juba : c’était un mélange de son patois sauvage et de la langue anglaise : il peignait avec force les tourmens que mistriss Freke lui avait fait éprouver. Et ensuite, passant rapidement au bonheur qu’il éprouvait dans sa nouvelle condition, il remerciait vivement miss Portman de l’avoir délivré de cet horrible malheur. Il finissait en lui souhaitant toutes sortes de prospérités, et sur-tout d’être heureuse en amour.

Dès qu’il eut chanté, il offrit à Bélinde l’instrument américain, qu’il avait travaillé avec tant de zèle et de peine. Elle l’accepta, en jetant sur M. Vincent un coup-d’œil qui l’enchanta. — Tout-à-coup on entendit le bruit d’une voiture qui