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été arrosés, et un panier à moitié plein de roses fanées était à terre au milieu du jardin. Je descendis de cheval, j’essayai d’ouvrir la porte de la maison ; elle était fermée à la clef. J’écoutai, et je n’entendis rien ; je fis le tour de l’habitation, et je vis une petite fenêtre entr’ouverte. Je m’en approchai, et je crus entendre une voix plaintive qui articulait quelques sons ; j’écartai doucement un rideau qui était en dedans, mais je ne pus rien découvrir : la chambre était sombre, et je ne voyais rien ; mais j’entendis des gémissemens sourds ; et enfin la voix répéta :

Oh ! parlez-moi ! parlez-moi encore une fois seulement !

J’essayai de donner plus de jour dans la chambre, en ouvrant tout-à-fait le rideau qui l’obscurcissait ; et je vis la jeune fille, qui, se levant d’auprès du lit, où elle était à genoux, le visage baigné de larmes, et les cheveux épars, me fit signe d’entrer. Elle me montra alors la