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rentre tout de suite ! la voix de la vieille lui fit peur ; elle tressaillit, et le panier tomba. En ramassant ses roses, elle déploya les graces de sa taille, de ses bras arrondis et de ses mains délicates : tous ses mouvemens était gracieux, faciles, charmans.

Rentre donc, je te dis ! reprit la vieille d’un ton grondeur, je ramasserai les roses. — Oui, ma grand’maman, répondit la jeune fille les larmes aux yeux ; et elle rentra sur-le-champ. La porte se referma sur elle, avant que j’eusse repris assez de présence d’esprit pour demander à la vieille où était mon chemin ; dès que sa petite fille fut retirée, elle se radoucit, et me reconduisit très-obligeamment.

Quelques jours après, je revins visiter ce lieu, qui me semblait déjà un paradis terrestre. Mais l’habitation était fermée ; le chien n’aboyait point ; la cheminée ne fumait pas ; les rosiers n’avaient point