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vieille femme qui cueillait des roses pour les mettre dans un panier. La vieille ressemblait à toutes les vieilles ; quoique sa physionomie eût quelque chose de remarquablement doux ; mais la jeune fille me parut plus belle que toutes les femmes que j’avais connues. Les derniers rayons du soleil éclairaient sa physionomie ; le zéphyr du soir agitait ses cheveux blonds ; la rougeur de la modestie couvrit ses joues lorsqu’elle jeta ses regards sur moi. La douce et tendre expression de ses grands yeux bleus me fit complétement oublier que je m’étais approché pour demander le chemin. La vieille ne m’apperçut que lorsque je fus tout près d’elle ; mais, à l’instant où elle me vit, elle dit à la jeune fille de porter le panier de roses dans la maison. Celle-ci, en passant devant moi, me présenta une rose en souriant, et me pria de l’accepter.

Allons, donc, Rachel ! s’écria la vieille,