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sez, vous vous en repentirez, vous serez malheureuse.

— Je ne prétends pas avoir ce qui s’appelle de l’amour pour M. Vincent, et je ne crois pas même que cela soit nécessaire à mon bonheur ou au sien ; mais je l’estime, je l’aime.

Ah ! ah ! dit lady Delacour, comme font tant de gens quand ils se marient.

Ils seront heureux s’ils sont comme nous, répliqua Bélinde doucement, mais avec une fermeté dans le ton, que lady Delacour sentit. — Je me mépriserais moi-même, et je ne mériterais la pitié d’aucun être humain, si, après tout ce que j’ai vu, je me mariais seulement par des motifs de convenance et d’intérêt.

— Oh ! pardonnez-moi ! je n’ai jamais eu une pareille pensée ; je voulais seulement vous faire entendre, ma chère Bélinde, qu’un cœur tel que le vôtre est formé pour l’amour le plus